Elysées 2012

Signes ....

Réunion de Bruxelles : bras de fer entre les dirigeants européens et les banques sur la dette grecque *

.

Où je vois deux affaissements :

- de la France assurément contrainte d'en passer par les fourches caudines de l'Allemagne ne serait-ce que parce que sa propre dette ne lui permet plus de parler haut et fort et d'en imposer aux autres. Le couple franco-allemand existe toujours mais désormais le dominant c'est bien Merckel. Celui de l'influence de Sarkozy sans doute, en interne comme en externe.

- du politique, ce qui nous renvoie aux analyses précédentes : négocier avec les banques pour qu'elles acceptent de réduire de 50% leurs créances a quelque chose de logique, dans le contexte actuel ; possède une certaine cohérence tant que l'on en reste à une stricte démarche technique et financière ; demeure néanmoins politiquement sidérant, absurde.

Ce qui désigne combien désormais les Etats sont de peu d'influence, et totalement sous la coupe soit des marchés, soit des banques, soit encore des agences de notation. La logique financière libérale a fait son effet ! il fut un temps où l'on se fût déclaré en banqueroute, où l'on eût nationalisé les banques sans autre forme de procès. Aujourd'hui on ne l'envisage même plus.

Quoi ? ces banques qui auront passé leur temps à se constituer des fortunes au grand bonneteau spéculatif, qui auront sans scrupule, sans prudence mais non sans insolence, investi dans des produits financiers de plus en plus sophistiqués mais plus dans l'économie réelle ; quoi ? ces banques qui n'autont pas hésité à se faire renflouer par les Etats en 2008 pour engranger des gains vertigineux dès l'année d'après tout en refusant quelque régulation sérieuse que ce soit mais tout en gourmandant les dettes des Etats avec une mauvaise foi qui n'eut d'égal que leur cynisme ; quoi, enfin, ces banques qui ont cessé de faire leur métier de financement de l'économie réelle pour s'adonner en grandeur nature à la spéculation vertigineuse, quoi ? véritablement elles devraient encore être ménagées.

Quoi ? les états n'auraient vraiment plus les moyens de rien leur imposer ?

Voyons !


1) Titre du Monde du 27 octobre ... à propos du Sommet européen sur la crise de la dette