Elysées 2012

Diplomatie

Hollande en Pologne

L'information est venue du Spiegel la semaine dernière : une entente entre les dirigeants européens pour ne pas recevoir Hollande. Ce dernier feint de s'en amuser rappelant qu'il finirait bien par être reçu s'il devait être élu.

Si la chose devait s'avérer exacte, ce serait bien inédit dans une tradition diplomatique qui avait toujours su avec élégance à la fois prendre position et maintenir ce qui après tout est sa fonction, le dialogue. Est-ce le signe de cette campagne épicée que Sarkozy avait promise ? le leitmotiv organisé d'un Hollande inexpérimenté qui scande le discours de droite ? ou, plus grave, est-ce le signe de ce raidissement si habituel des classes dirigeantes quand elles sentent monter les périls ?

D'un point de vue stratégique, le coup est manqué qui obligea chacun - et notamment Merckel - à réfuter ce black-out et donc, paradoxalement à reconnaître celui-là même que l'on aura voulu nier et qu'effectivement l'on ne reçoit pas.

D'un point de vue politique, difficile de savoir, mais on imagine aisément la réaction possible d'un électorat qui acceptera mal que le choix de son président se fasse à l'extérieur.

D'un point de vue européen, image désastreuse d'une confiscation de pouvoir par un corps technocratique qui n'arrange assurément pas la méfiance de certains à l'égard d'une Europe qui aura tout au long des dernières crises été incapable de voir au delà de son nez financier du côté des horizons politiques. L'europe n'est pas politique, ne sait pas l'être, a peur de le devenir mais comment ne pas voir que ce faisant elle laisse les financiers, la banque, et les grandes illusions libérales étouffer ce qu'il reste d'espérance démocratique.

On verra bien, mais pour l'heure une image bien mesquine ! bien étriquée ! qui que ce soit qui en serait responsable.


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