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Bienvenue en Gévaudan, Margeride … Lozère

Mais au fait, que venez-nous chercher ici, ou faire ? Vous promener simplement ? Faire pélerinage vers Compostelle ? Marcher ou vous promener ?

Notre région a fort à faire : souvent on passe par là sur cette autoroute qui se glisse entre Aubrac que l'on croit connaître pour sa viande et le Gévaudan pour sa bête. Mais les autoroutes sont des non-lieux ; on ne voit rien seulement sa surface. Et si on s'arrêtait … si on creusait un peu ; vous vous apercevriez que notre région est comme les grands timides, elle ne dévoile pas tout d'un premier regard mais pour qui patiente et s'attarde, sous la surface convenue que de merveilles.

Nous faisons le pari de vous accompagner. Avec des histoires, des légendes, des images et, pourquoi pas de ces petites informations qui font cette culture que justement l'on n'étale pas pour se faire valoir, mais qui donneront à votre regard sur la région, ses églises, ses chemins parfois escarpés, ses hameaux presque désertés, quelque chose de cette épaisseur qui fait le prix des choses et offrent un peu de ce miracle qui fait parfois la vérité tenir au réel.

Peut-être êtes-vous croyants et la chose s'entendra alors de soi seule ; souvent vous ne l'êtes pas, ou plus, mais pourtant vous glissez vos pas sur ceux anciens de pèlerins : sachez-le le religieux parfois, le sacré même, l'incroyable si souvent, effleurent chacune des pierres sur quoi vous buterez. La porte est étroite, e chemin si souvent ronceux. Il faut le savoir, le désirer même et se laisser emporter.

Car ce n'est pas rien de marcher. Jamais ! même si ceci vous semble si simple et si naturel.

Se promener c'est à proprement parler n'aller nulle part et donc vouloir échapper à la logique utilitaire, efficace, compétitive et rentable qui nous dévore d'ordinaire. Ce n'est pas vouloir la vacance parce qu'il n'est pas de vacuité ici. C'est vouloir donner un autre sens à soi, au monde, à notre relation au monde. (Se) Promener : mener en différents endroits dit la langue. La ligne droite n'y est pas bienvenue : la promenade est affaire de cycle ; d'éternel retour ; de recommencements obstinés.

La randonnée tient de la course : randir « courir avec rapidité, impétuosité » d'un vieux verbe d'où l'allemand tirera rennen. Il ne reste plus rien de la course, peut-être simplement ce circuit plus ou moins long hors des sentiers usuels.

Le pèlerin quant à lui, qui pérégrine, est d'abord l'étranger, celui qui vient de l'étranger ou y va même si très vite il désignera celui qui chemine vers un lieu saint … et d'abord la Terre Sainte. A ce titre, il est l'antonyme parfait de l'ermite pour qui le voyage est tout intérieur, cet isolement devant permettre de trouver l'absolu et de résister à toutes les tentations. Il n'empêche le trajet est un moyen, seulement un moyen. Une méthode, c'est le même mot - odos - car enfin cette odyssée n'a de sens que de vous ragallardir, purifier ou retrouver.

En réalité marcher, pérégriner, randonner, se promener tous ont en commun de ne pas se réduire à un déplacement dans l'espace. Tous sont odyssée dans le temps, ce temps si particulier où légendes, croyances, mythes, rites et révations se bousculent, précisément pour vous déranger.

Alors ceci, en quinze haltes, quelques détours et d'innombrables digressions, pour éviter de ne vous occuper que de votre ascèse, vous empêcher de passer à côté de tant de beautés - qui ne sont pas toujours des épreuves - Vous nous suivez ?

 

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