Elysées 2012

Curieuse image ...

 

Celle d'un président qui se veut pédagogue balançant ses mains de droite à gauche, ses bras agités, le doigt souvent levé et les poings serrés comme pour mieux ponctuer son propos de gestes presque toujours binaires qu'équilibre sa comparaison constante avec l'Allemagne.

Ce sera d'ailleurs le fil rouge de son propos : les 35h évacués en ceci que personne ne nous as imité en cela ; la TVA sociale que les allemands ont fait avant nous etc.

Un président qui joue le plus longtemps le rôle de président mais avoue parfois s'impatienter ; un président qui s'agace quand on fait référence à Hollande et reprend la même antienne de l'arrogance déplacée dit-il ( ah bon une arrogance peut être de bon aloi ? ) en se drapant dans la dignité de celui qui agit quand les autres parlent (ah bon que peut faire d'autre une opposition ? un coup d'état ? )

Un président qui joue à fond le modèle allemand, ce qui peut paraître économiquement raisonnable, mais politiquement désastreux : non qu'il faille sombrer dans une germanophobie imbécile mais que le modèle allemand tel en tout cas qu'il est perçu en France ressemble plus à une approche exclusivement comptable et bien peu politique de la crise, avec ces accents libéraux qui sont précisément ceux que le corps électoral semble désormais récuser. Une approche hégémonique aussi que la demande allemande de placer la Grèce sous tutelle ne peut que renforcer. Que l'impression vienne en France à se renforcer que dans le couple ce ne soit plus la France qui soit déterminante mais soit obligée de suivre et alors le couple se soldera par un fabuleux repoussoir et cessera de pouvoir être demain un argument électoral.


Sur sa candidature enfin, mais on s'en doutait, il a refusé de répondre mais tout ,dans ses propos comme dans ses allusions, ( j'ai un rendez-vous avec les français) témoigne qu'il se présentera, évidemment. Je ne me déroberai pas. On peut toujours s'amuser à scruter le visage tendu, les intonations vite agacées pour deviner qu'il se sait en danger et peut-être pas si certain que cela pour inverser la tendance. Il n'en reste pas moins que l'on s'avance vers quelque chose comme une Blietzkrieg. Bien sûr ses prédécesseurs ont fait la même chose mais ni De Gaulle en 65, ni Giscard en 81 ni Chirac en 2002 n'avaient été donnés battus depuis si longtemps. Le risque qu'il court c'est bien de laisser planer la confusion entre des décisions de gouvernement et des éléments de programme électoral, et de laisser le libre champ à son adversaire principal sans autre forme de réponse que celles tellement féales de Copé. Or, il faut dire que la semaine dernière avec ses trois temps du Bourget, de la présentation de son programme et de son passage à France 2 aura été un modèle dans le genre de la maîtrise d'un plan de communication médiatique. Hollande n'a désormais que deux faiblesses qu'il lui faudra maîtriser : son absence d'adversaire et l'absence d'éléments programmatiques à dévoiler encore. Le Prince est nu ! A l'inverse, Sarkozy peut encore se jouer du temps fort de son entrée en campagne, et l'on sait combien il maîtrise ce genre d'opération, mais il risque d'avoir laissé passer le moment où la situation peut encore se retourner.

Les semaines à venir seront de pure stratégie et promettent d'être passionnantes.