Palimpsestes

Présidentielles 2012
Sarkozy a été alerté sur les risques de cohabitation par son spécialiste électoral Alain Marleix

 

 

Alain Marleix, spécialiste de la carte électorale de l’UMP, est allé tirer la sonnette d’alarme sur les législatives auprès de Nicolas Sarkozy. L’ancien ministre qui redécoupa la carte l’électorale ne voudrait pas que la droite gagne la présidentielle pour perdre dans la foulée les législatives et se retrouve en cohabitation.

Vendredi 30 mars à l’Elysée, l’ancien ministre s’est inquiété discrètement de trois sujets : d’abord, un président bien élu n’a pas nécessairement ensuite une majorité considérable ; François Mitterrand, après avoir écrasé Jacques Chirac en 1988, n’avait pas eu de majorité absolue à l’Assemblée pour le PS. Et la droite a fait un score décevant en 2007 au second tour des législatives, en dépit du score excellent de Nicolas Sarkozy à la présidentielle (53%).

Pour M. Marleix, il est un peu facile d’attribuer le relatif échec de 2007 à la sortie de Jean-Louis Borloo sur la TVA sociale. Il faut s’interroger sur les conséquences du quinquennat et de l’inversion du calendrier. "On demande aux électeurs de voter quatre fois de suite pour le même camp. Mais les Français n’aiment pas mettre tous leurs œufs dans le même panier", confie M. Marleix.

S’y ajoute un problème avec l’outre-mer et les Français de l’étranger. Au total, près de quarante circonscriptions sont à pourvoir. En outre-mer, la gauche est dominante tandis que les circonscriptions des Français de l’étranger s’achèveront pas une répartition à quasi parité entre droite et gauche, prédit M. Marleix

La droite part donc avec un "gros handicap" sur l’outre-mer qu’il faudra remonter en métropole. La droite y est parfois divisée et les dissidences coûtent cher comme l’ont montré les élections sénatoriales. M. Marleix s’inquiète des départements du Vaucluse, que quitte le ministre des transports Thierry Mariani ; de l’Orne, terre d'origine du bayrouiste Alain Lambert, des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute-Provence, des Bouches du Rhône. La situation est aussi jugée dangereuse en Lorraine, etc. En Savoie et Haute-Savoie, fiefs de droite, plusieurs candidats se présentent parfois sous la bannière de la majorité présidentielle. "Je voudrais éviter qu’on fasse trop de cadeaux ou preuve de trop de tolérance vis-à-vis des dissidences car cela coûte cher. On n’a pas droit au laxisme sinon on ne refera pas le handicap", met en garde M. Marleix.